vendredi 24 janvier 2014

Le vol des éphémères 1/2

Lorsqu’il était assis à son ordinateur pour travailler à un discours politique, Georges aimait se connecter à Internet sur un ou plusieurs sites de rencontres gays. Il chattait tout en compulsant les notes qui s’étalaient sur son bureau, rassemblant ses idées, forgeant les phrases qui devraient faire mouche et convaincre l’auditoire le moment venu. Il n’était abonné à aucun de ces sites et tentait sa chance auprès de ceux qui offraient des accès gratuits suivant les heures et l’affluence. Il choisissait un pseudonyme en fonction de son humeur et tâchait de trouver une bonne « accroche » pour inviter les internautes au dialogue. Cela le distrayait et, disait-il, accompagnait sa concentration.
Tout ceci, je l’ai appris récemment. C’est mon père qui me l’a dit. Sans amertume, simplement comme une anecdote parmi tant d’autres puisque je lui demandais de me parler de l’homme qui avait partagé notre vie pendant vingt ans, participé à mon éducation et venait de nous quitter.


Papa ne semblait pas attacher la moindre importance à ce petit jeu de drague perpétuelle auquel se livrait son compagnon. Pour lui, cela était une échappatoire virtuelle à la monotonie du réel, en même temps sans doute qu’un moyen de se rassurer à peu de frais sur sa capacité à plaire encore en avançant en âge.
Georges n’a jamais été un canon de beauté, il avait cependant un certain charme canaille dont il jouait en toute innocence, toute inconscience ? Il a découvert la coquetterie il y a quelques années, à mi-parcours de la quarantaine. Cela s’est traduit par un changement de tenue vestimentaire, qui est devenue moins stricte, changement de coiffure aussi, avec des cheveux coupés plus courts, et également un changement de lunettes dont la rondeur intellectuelle à fait place à des verres rectangulaires percés sans monture enveloppante. Des petits détails qui se sont installés insensiblement mais qui, mis bout à bout à bout, lui ont donné une autre personnalité. Moins « sérieuse ».


Je le revois encore, loin en arrière, m’accompagnant à l’école, sa main tenant fermement la mienne dans un geste de possession fière. Sans ostentation ni provocation, mais tout de même une jubilation intense de montrer que j’étais l’enfant d’un couple d’hommes.
Les copains, les copines, leurs mamans aussi parfois, ou les maîtres et maîtresses me demandaient qui était ce monsieur et je leur répondais avec aplomb : « C’est Georges ! » Il n’a jamais été mon beau-père, puisqu’il n’était pas marié à mon père, et il n’était pas non plus question de dire qu’il en était l’ami ou le copain, trop vague, trop en deçà de la réalité de leur couple. « Compagnon » n’était pas mieux. Compagnon de quoi ? de la Libération, de route, du Devoir ? Non, rien de tout cela. Il était Georges, vivait avec papa et moi. Il s’occupait de mes devoirs ainsi que de l’intendance de la maison, simplement parce que son travail ne nécessitait pas qu’il aille s’asseoir derrière un bureau à heures fixes. En revanche il était souvent absent le soir et rentrait alors que la nuit était bien avancée.
Ce n’est que plus tard que j’ai compris quel était son métier et à quoi correspondaient ces horaires atypiques. Il était la « plume » d’une personnalité politique importante dans le département, il écrivait ses discours, préparait ses déplacements, etc. À ce titre, il assistait souvent à des réunions publiques ou non, pour bien s’imprégner à la fois des problèmes qu’il devrait traiter dans ses textes et de l’ambiance dans laquelle ils s’inscriraient. Il n’avait aucune existence officielle, c’était un homme de l’ombre et cela lui plaisait. Il affichait son homosexualité, le reste pouvait « rester au placard » ainsi qu’il se plaisait à le dire en haussant les épaules avec un rien de dédain. Il détestait les honneurs, qui deviennent si vite des passe-droits.


Georges est mort il y a trois mois, d’un accident vasculaire cérébral, mettant fin à vingt ans d’un immense bonheur que nous avons partagé à trois, dans un cocon douillet où nous nous protégions mutuellement des regards en coin et autres chuchotis que nous pouvions croiser sur notre route. Il avait cinquante ans, était dans une forme physique éblouissante que même le stress perpétuel généré par son travail ne parvenait pas à entamer.
Il y a quelques jours, papa a fait du tri dans la maison, préparant des sacs de vêtements pour le Secours Populaire, mettant de côté certains meubles chargés de trop de souvenirs devenus douloureux pour lui, afin de les faire emporter par les Compagnons d’Emmaüs. Dans l’a foulé, il m’a dit de passer le voir afin de me donner l’ordinateur portable de Georges qui dormait dans un coin du bureau et auquel il ne voulait pas toucher. J’ai emporté l’appareil à la fois comme souvenir et parce qu’il me faciliterait la vie pour mes études.
De retour à la maison, je l’ai posé sur ma table de travail. J’ai longtemps tourné autour, attendant le moment de le brancher, soulever le couvercle et appuyer sur le bouton d’alimentation. Je me disais qu’en m’offrant cet ordinateur, mon père m’avait légué d’une certaine façon la part la plus intime du défunt. Là, dormaient les textes qu’il avait écrits et peut-être des choses qu’il n’aurait pas voulu nous montrer. Pourtant, il faudrait bien ouvrir les dossiers, regarder les fichiers avant de jeter quoi que ce soit.
Mon intuition était juste. Georges avait gardé trace dans la mémoire de cette machine grise et plate d’un secret insoupçonnable.


Georges est mort d’un accident vasculaire cérébral. Il en avait eu un premier quelques semaines plutôt, qui l’avait conduit au service de réanimation du Centre hospitalier universitaire.
Nous avions tous eu très peur. Cela lui était arrivé dans la rue. Il marchait d’un bon pas, comme à son habitude, lorsqu’il avait eu une sorte d’éblouissement et s’était affaissé, sa tête heurtant une des petites bornes de béton semées là pour empêcher les voitures de se garer à cheval sur la chaussée et le trottoir.
Prévenus par les passants, les pompiers l’avaient ramassé et conduit aux urgences. Plongé dans un coma léger il avait été dirigé sur le service de réanimation où l’on nous avait expliqué que l’issue était incertaine. Tant qu’il n’aurait pas repris connaissance, il était impossible de dire quelles seraient les séquelles. Nous avions passé des jours d’angoisse. D’abord en réa, puis dans le service de neurologie.
La réa est un univers impressionnant. Il y règne un faux silence, rythmé par le souffle des machines, et les bips du moniteur de l’électrocardiogramme. Le fait de ne pouvoir rester au chevet du malade plus d’un certain temps et de ne le faire qu’après avoir revêtu blouse, masque et chaussons fournis par l’hôpital, déguisé en infirmier en quelque sorte, ajoute au sentiment de malaise que l’on ressent dans cet endroit.
Il y avait là, les trois jours où il y est resté, une jeune aide-soignante prénommée Véronique. Une fille immense et mince, qui ne devait pas mesurer loin de deux mètres, cheveux auburn coiffés en queue-de-cheval… Je me souviens de ces détails, notamment la couleur de sa chevelure, parce que j’ai pensé en souriant que Georges aurait dit : « Elles les a donc bien longs pour les avoir aux burnes » car il se régalait d’à-peu-près semblables pour se délasser de la pompe des discours qu’il pondait à longueur de temps.
Cette fille n’est plus pour moi qu’une silhouette, mais je me souviens cependant de la douceur de sa voix et du dévouement dont elle semblait faire preuve auprès du malade lorsqu’elle passait le voir. À vrai dire, je n’y ai pas prêté beaucoup d’attention. Je n’étais là que pour Georges.


À sa sortie de l’hôpital, Georges fut un autre homme. C’était un peu comme s’il mettait une certaine distance en tout. Avec mon père, avec moi, avec la vie tout simplement.
Pourtant, si l’alerte avait été sérieuse, il s’en sortait sans aucune séquelle. N’eût été le traitement mis en place pour réguler le flux sanguin, on aurait pu aller jusqu’à nier qu’un incident soit survenu récemment.
Depuis un an, déjà, je n’habitais plus à la maison. D’une certaine façon et sans conscience qu’elles le seraient, je n’ai suivi les dernières semaines de la vie de Georges que de loin, malgré mes passages quotidiens et les nombreux échanges téléphoniques que j’ai pu avoir tant avec mon père qu’avec lui.
Ce qui suit n’est donc qu’une reconstitution, partielle j’en ai bien conscience, d’événements dont je ne pense pas que mon père ait connaissance. Pour cela, il aurait fallu qu’il ouvre l’ordinateur qu’il m’a donné et fouille dans les fichiers qui s’y trouvaient comme je l’ai fait moi-même.
Georges, l’homosexuel exclusif qui se faisait une gloire de n’avoir jamais éprouvé le plus petit intérêt pour l’autre sexe, ni le moindre désir de vérifier qu’il puisse en tirer quelque plaisir charnel, avait sur le tard succombé aux charmes de la jeune aide-soignante. Pendant des semaines, ces deux-là s’étaient tourné autour comme deux jeunes chiots, ou plus exactement tels deux pigeons exécutant une parade amoureuse, et ce malgré tout ce qui les séparait.
En effet, pouvait-on trouver amours plus improbables que celles-ci ? Outre son attirance exclusive pour les personnes de son sexe, Georges n’avait jamais fait mystère qu’il avait toujours méprisé la jeunesse. Je me souviens de certaines conversations lors de soirées conviviales à la maison où il racontait que déjà adolescent il ne choisissait pour amants que des hommes mûrs, qu’il trouvait plus posés, plus attentionnés, plus expérimentés bien sûr que les garçons de son âge. Il disait avoir appris beaucoup à leur fréquentation, découvert d’autres horizons, enrichi sa culture sans jamais enrichir sa bourse « en vidant celles des autres » précisait-il pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui voulaient voir dans sa préférence l’attitude d’un gigolo. Mon père avait cinq ans de plus que lui, ce qui était un minimum à ses yeux.


Avaient-il échangé numéros de téléphone et adresses électroniques avant son transfert en neurologie ou, plus vraisemblablement, Georges était-il tombé nez à nez avec l’aide-soignante en se rendant à une consultation de contrôle ? Impossible de le savoir. En revanche il est certain qu’ils se sont revus en dehors de l’hôpital, téléphoné souvent, écrit des messages régulièrement et mieux encore qu’ils sont restés en contact permanent via un serveur de dialogues en direct.
Il semble que Véronique n’était pas insensible à Georges et aux sentiments qu’il manifestait à son égard. Tout en sachant qu’il était homosexuel, elle se montrait prête à le suivre sur la pente qu’il lui proposait tout en lui demandant de ne pas brusquer les choses. Cependant, d’un tempérament trop compliqué elle ne parvenait pas à se décider vraiment et leur relation prit un tour chaotique avant d’avorter.


Ce qui est important à mes yeux, c’est moins le fait que cette liaison n’ait effectivement pas fonctionné, que de savoir que Georges ait cru qu’elle était possible et qu’il s’y soit manifestement investi corps et âme.
Une poignée de mails, soigneusement conservés dans un dossier au nom de la jeune femme, en atteste. Ce sont les derniers mots d’amour écrits par un homme mûr soudain épris de jeunesse…


Deux heures du mat’
Deux heures du mat’
J’ai des frissons…
Je pense que tu es dans les bras de Morphée et je me dis qu’il a bien de la chance !
J’ai passé une excellente journée avec toi. C’est à refaire. Sans chercher à brusquer les choses.
Nous nous sommes montrés un peu timides tous les deux, mais sans doute cela a-t-il ajouté aux charmes de l’instant ? Quoi qu’il en soit, j’attends avec impatience de tes nouvelles et le plaisir de te revoir. Simplement, devant un verre ou autour d’un bon plat cuisiné par l’un de nous…
Je t’embrasse tendrement et chastement (oui, c’est compatible).
Georges.

Marmotte ascendant loir…
Coucou Véronique,
Je passais voir si tu avais répondu à mon mail de cette nuit…
J’en profite pour t’en envoyer un autre.
Après sept heures de sommeil, suivies d’une bonne sieste post-petit dej’, qu’ai-je fait en début d’après-midi ? Je te le donne en mille… Eh oui, j’ai dormi !
Un tel comportement ne me ressemble pas. Il y a bien sûr toute la fatigue accumulée ces derniers temps, mais je me connais suffisamment pour savoir que ce n’est pas la seule explication. Je me réfugie dans le sommeil parce que je suis très troublé par notre rencontre. Preuve, s’il en était besoin, que celle-ci est loin de me laisser indifférent !
Ce qui m’inquiète, c’est ton âge (ou le mien, ce qui revient au même). Ça n’a rien d’insurmontable, c’est simplement que j’ai peur de m’y prendre comme un manche avec toi !!! (Ne voir aucune allusion grivoise, SVP)
Voilà, moi aussi j’avais un aveu à te faire aujourd’hui.
À très vite ou bien tôt.
Tendresses et baisers.
Georges.


Il n’est pas question de te dire Adieu !
Bonjour Véronique,
Ton mail m’a bouleversé et montre que je m’y prends vraiment comme un manche !
Je n’ai mentionné le « problème » de la différence d’âge que par pure honnêteté. Moi aussi j’ai toujours été attiré par plus vieux que moi jusqu’à présent et je suis un peu déstabilisé par ce qui m’arrive, mais cela ne signifie aucunement que je le rejette. Tu ne peux pas croire ça, tu as forcément vu le contraire dans mes yeux l’autre jour !
Il ne me vient pas à l’esprit que tu sois à la recherche d’un père, tu en as effectivement un. Je ne suis pas non plus à la recherche d’une fille. Je laisse ce genre d’interprétation psychologique à la con à ceux qui ont besoin de se rassurer.
Notre différence d’âge ne peut rien compromettre entre nous, je te le garanti. Et il n’était question dans mon message précédent que de t’indiquer que je me sens maladroit devant la nouveauté : tu es à la fois jeune et femme, voilà qui n’est pas banal pour qui me connaît.
Comment m’y prendre ? Je m’en doute un peu…
Je ne veux rien brusquer et pourtant l’autre jour j’ai eu du mal à te laisser partir. Je voulais te garder près de moi ou que tu m’enlèves… J’avais envie de ton corps contre le mien. Je te parle d’étreintes qui n’auraient pas nécessairement été sexuelles pour une première fois même si mon propre corps me lançait des signaux qui ne trompent pas.
Pour ce qui est de te prendre pour une gamine naïve ou de me sentir lésé d’un point de vue intellectuel, je ne vois pas une seconde où tu as pu aller chercher ça. Mon dieu, quelle imagination ! Si tu te souviens de nos précédents dialogues sur MSN ou lors de notre rencontre, tu as forcément dû noter que je n’ai pas ce genre d’a priori. J’aime les gens pour ce qu’ils sont et tels qu’ils sont. Je ne suis pas plus intelligent que toi, j’ai peut-être un bagage différent, mais j’ai aussi vingt-cinq ans de plus et donc davantage d’expérience. Et l’expérience, ce n’est après tout que l’accumulation des erreurs passées !
J’ai les larmes aux yeux en t’écrivant car ton message m’a donné l’impression de te perdre et je ne veux pas cela. Il n’est question ni de te dire au revoir, ni de te dire adieu mais plutôt BIENVENUE DANS MA VIE !!!!
Je suis quelqu’un d’honnête, si ça n’allait pas entre nous, je ne partirais pas sans explication. Et puis si notre relation amoureuse devait capoter un jour, ça n’empêcherait pour ce qui me concerne aucunement la poursuite d’une amitié vraie. Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’heure il est évident que ce que je te propose va au-delà d’une simple amitié. C’est à toi qu’il appartient de décider de l’accepter ou de le refuser. Je pense avoir répondu à tes craintes, si ce n’est pas le cas, parlons-en de vive voix, ce sera plus facile et nous éviterons les quiproquos.
Je t’embrasse tendrement.
Georges.


Je voudrais être Morphée
Bonjour Véronique,
Je suis devant mon ordinateur depuis 4 h 30 ce matin, en train de travailler pour être sûr de livrer mon boulot à temps jeudi matin au plus tard et POUVOIR DÉJEUNER ET PASSER L’APRÈS-MIDI AVEC TOI ensuite.
J’attends que tu te connectes pour pouvoir discuter un peu et me faire pardonner la façon cavalière dont je t’ai « expédié » hier soir.
Tu dois récupérer de ta nuit. Je voudrais bien être Morphée et te sentir abandonné dans mes bras…
Tu vois, je pense à toi et tu me manques. Mais je respecte ton sommeil, moi qui ne suis pas un gros dormeur. Alors je prends mon mal en patience…
Je te fais plein de bisous en commençant dans le cou, pour continuer un peu partout ensuite.
Georges.


Je pars au lit…
Coucou, belle endormie…
Il est quatre heures du matin, je pars au lit. J’ai dormi de 22 h 30 à 00 h 30, heure à laquelle je me suis remis au boulot.
Ça y est, c’est terminé sur le fil, comme d’habitude.
Ce matin, kiné à 8 h 45 pendant une heure et après ma journée est pour toi.
Je t’embrasse.
Georges.


Y’a d’la joie…
Ma Tendresse,
Je voulais juste t’accueillir par quelques mots simples qui te diront à quel point j’ai passé un merveilleux moment avec toi et contre toi.
J’ai aimé la simplicité de nos enlacements, la caresse de tes mains sur mon corps, celle des miennes sur le tien, la fougue de nos baisers largement moins timides qu’au premier jour. Je n’en demandais pas plus, c’était si doux, si bon, et tellement vrai ! J’étais un peu gêné par la manifestation impulsive d’une certaine partie de mon individu, mais c’était sans fausse honte inutile, je me disais qu’elle n’était là que pour confirmer ce que chaque atome de mon être criait… Et puisque je parle d’atome, c’est le cas de dire que plus que la confusion, c’est la fusion que je veux retenir de ce moment précieux.
Si tu sais lire entre les lignes, tu comprendras sans mal ce que je veux dire sans utiliser des mots qui ont été trop galvaudés pour garder un sens réel…
Je te fais des milliers de bisous.
À demain.
Georges.


C’est si bon…
Ma Tendresse,
Je viens de relire ton mail et ton SMS. Je suis très ému de ce qui nous arrive. Moi non plus je n’ai jamais ressenti les choses de cette manière avec un autre. C’est pour cela que je m’applique (sans aucun effort) à trouver des mots nouveaux pour te parler ; je veux dire des mots que je n’ai jamais employé avec quiconque.
Tu es et tu resteras, quoi qu’il arrive, à part. Et c’est si bon d’avoir conscience de cela.
Ma douceur trouve parfaitement son écho dans la tienne, mes câlins leur reflet dans les tiens. J’aime cette réciprocité, cet échange naturel et sans affectation.
J’ai hâte de te serrer à nouveau dans mes bras, de me blottir dans les tiens. De piquer ton cou de petits baisers, de dévorer ta bouche… Et puis c’est tout ! Je veux dire que ma hâte s’arrête là car pour le reste, comme toi, je ne veux rien précipiter. Attendons d’être prêts, de mieux nous connaître… Que la pomme soit mûre avant de la cueillir pour la croquer à pleines dents. Si elle l’est, alors aucun serpent ne nous chassera du paradis où nous serons !
Je te couvre de baisers tendres et câlins.
Bon réveille.
Je t’appelle en sortant de mon rendez-vous pour que tu me dises où te rejoindre.
À très vite Ma Tendresse.
Georges.


C’est si peu dire que je t’aime…
Véronique, Ma Tendresse,
Il est très tard dans la nuit, je suis réveillé et je pense à toi qui travailles.
Je t’ai dit « je t’aime » en te quittant à la station de métro et c’est vrai. Cependant ces mots-là je voulais les retenir parce qu’ils ont tellement été utilisés à tort et à travers qu’ils sont usés jusqu’à la corde. Mais dans ma bouche, sur mes lèvres, ils étaient vrais et purs comme au premier jour.
Ce qui se passe entre nous est très nouveau pour moi. C’est la première fois que je fais la cour à une femme dans l’espoir de décrocher son cœur. Le corps est accessoire, il viendra ou non en temps voulu, quand nous en déciderons d’un commun accord, mais déjà te serrer dans mes bras, mêler nos langues, mordre nos lèvres, pour moi c’est faire l’amour avec toi.
Je ne sais pas ce qui m’arrive, ou plutôt je le sais trop bien. Je suis heureux et comblé comme jamais je ne l’ai été. Ton sourire me bouleverse, ta gentillesse me comble, ta tendresse me transcende. Je ferai tout pour ne pas démériter de toi.
Je t’aime. Chaque seconde loin de toi est un supplice que seule la certitude de te revoir très vite ou bien tôt parvient à adoucir.
Je te couvre de baisers, tendres et câlins, chastes et purs, mais surtout fougueux et passionnés.
Georges.


Vivement demain !
Bonjour Ma Tendresse,
J’espère que lorsque tu liras ce mail tu auras bien récupéré de ta nuit de travail.
Je pense à toi très fort et je voulais te le dire, simplement.
Notre petite conversation d’hier a dû perturber un peu mon inconscient car j’ai fait des rêves bizarres. Rien de grave, je te rassure tout de suite. Nous étions dans une situation où il ne pouvait échapper à personne que nous formions ensemble un couple, toi et moi, et nous tombions sur quelqu’un qui me connaissait et que je ne parvenais pas à situer. Un ami de mon compagnon, mais qui ? Ce qui me tracassais le plus, ce n’était pas qu’il nous ait vu, mais de ne pas être capable de le reconnaître. C’est idiot. Au réveil je me suis dit que ce devait être la traduction de nos propos sur les gens autour de nous quand nous nous tenons par la main.
Je te raconte cela pour te rendre compte de ma nuit : tu vois, je n’étais pas loin puisque nous étions ensemble !
Vivement demain que je puisse te serrer dans mes bras, te faire tous les bisous qui me démangent les lèvres, prendre ta main…
Je te fais des milliards de petits baisers furtifs, qui t’effleurent à peine la peau au point que tu ne sois pas certaine que je te les aie faits et que pour cela tu en redemandes…
Je t’aime et tu me manques.
Georges.


Tic-tac, tic-tac
Ma Tendresse,
Le tic-tac de ma montre est insupportable, chaque seconde sans toi est un supplice !
Je t’imagine étendue sur ton lit, somnolente ou endormie, abandonnée à la douceur de tes draps et je les envie ! Je voudrais être à la place de ton oreiller, prendre ta tête sur mes genoux, te caresser doucement les cheveux, les effleurer à peine pour ne pas risquer de t’éveiller. Je resterai là des heures à te regarder dormir, écoutant ton souffle régulier et je serais heureux…
Mais voilà, tu es loin et je suis au travail (nouvelle commande arrivée ce matin) alors j’avance en me disant que je n’aurais aucun scrupule à tout envoyer promener dès que tu me feras signe.
J’ai envie de tes bras, de tes lèvres, de ta bouche, de la douceur exquise de ta peau dans le cou, de tes mains ravissantes avec leurs longs doigts minces…
J’ai besoin de l’eau pure de tes yeux si bleus, du rayonnement de ton sourire.
En trois mots que tu devines : tu me manques !
Je te pique de tendres baisers un peu partout, avec toute la retenue dont tu me sais capable malgré la fougue qui m’anime.
À très vite ou bien tôt. À tout de suite !
Georges.


J’ai confiance pour deux !
Ma Tendresse,
J’ai lu et relu ton mail qui me bouleverse.
Il ne faut pas que tu manques de confiance en toi. Il n’y a aucune raison. Tu es loin d’être bête (sans ça tu ne m’aimerais pas) et surtout tu as un esprit curieux et très ouvert. Tout ce qu’il faut pour y arriver…
Eh puis, je suis là pour t’aider et te soutenir, pour te redonner confiance s’il le faut. Quand je t’entends parler de ton boulot, je sens que cela te passionne, il n’y a pas de raison que tu ne réussisses pas. Là aussi, dans la mesure de mes moyens je t’aiderai. Je ne sais pas encore comment, mais on trouvera… (On jouera au docteur, je ferai le malade, tu me soigneras très bien).
Je plaisante pour te redonner le sourire, c’est tout. Je ne cherche pas à me moquer de toi. Ce n’est pas mon genre et de plus il n’y a aucune raison pour cela !
Si mes mots éveillent un écho en toi et te font vibrer, j’en suis le plus heureux des hommes. Cela me comble au-delà de tout ce que tu peux imaginer. Quant à l’idée de nous endormir enlacés l’un contre l’autre, j’espère qu’elle se concrétisera à ton retour. Je parle bien de dormir et pas d’autre chose. J’avoue que rien que cela serait merveilleux. Ce ne serait effectivement que tendresse et apaisement.
Je suis sincère en te disant cela. Je sens ta fragilité, ton incertitude. Je ne veux ni précipiter les choses ni te forcer en quoi que ce soit. La chasteté qui est devenue la mienne, de fait, depuis notre rencontre ne me pèse en rien. Elle participe à ma joie d’attendre le moment propice, celui que toi tu choisiras.
Si tu n’as pas l’impression d’être à la hauteur de tes attentes, c’est peut-être simplement qu’il t’a manqué jusqu’à maintenant des yeux dans lesquels tu puisses lire cette confiance. Tu dis que tu trouves une certaine paix à mes côtés, j’espère que très vite tu y trouvera cette confiance qui te manque et que tu mérites. J’en ai pour deux, prends-en ta part et fonce vers cet avenir que tu souhaites et qui te tend les bras (je ne parle pas seulement des miens, ils ne sont qu’accessoires) !
Pardonne-moi d’avoir été un peu long. J’espère t’avoir convaincue. Tout cela, ce ne sont pas des mots lancés en l’air comme des fusées de feu d’artifice, pour faire beau dans un ciel sombre et vite s’évanouir en laissant les caisses vides. Je ne veux pas tirer de feu d’artifice pour toi, mais je te donne la clef du coffre au trésor. Dedans il n’y a pas beaucoup d’argent, mais il y a mon cœur dont la richesse inépuisable est faite d’amour, de tendresse, de câlins, de confiance et de tout ce qu’il faudra pour te rendre heureuse.
Je te couvre de bisous, tendres et câlins, chastes et sereins afin que tu passes une bonne soirée et une bonne nuit. Et surtout que ce que je viens de te dire se grave en toi pour que tu n’oublies jamais qu’il y a quelqu’un qui t’aime, qui croit en toi et qui es prêt à t’aider à réussir, parce que tu le mérites.
À très vite ou bien tôt.
Georges.

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